III. La singulière conception erronée du Sans-Fil

(…) À l’été 1897, Lord Kelvin passa par hasard à New York et m’honora d’une visite à mon laboratoire où je l’ai diverti avec des démonstrations soutenant ma théorie du Sans-Fil. Il fut assez transporté par ce qu’il a vu, mais il a néanmoins condamné mon projet en termes catégoriques, le qualifiant comme quelque chose d’impossible, « une illusion et un piège« . Je m’attendais à son approbation et, fus peiné et surpris. Mais le lendemain, il est revenu et m’a donné une meilleure occasion d’expliquer les progrès que j’avais accomplis et les véritables principes sous-jacents du système que j’avais développé. Soudain, il fit une remarque avec un étonnement évident : « Alors vous n’utilisez pas d’ondes hertziennes ? » « Certainement pas« , répondis-je, « celles-ci sont des radiations. Aucune énergie ne pourrait être économiquement transportée à distance par un tel moyen. Dans mon système, le processus est un de ceux ayant une vraie conduction qui, théoriquement, peut être effectué à la plus grande distance sans perte appréciable. » Je ne pourrai jamais oublier le changement magique qui s’est opéré chez l’illustre philosophe au moment où il s’est libéré de cette impression erronée. Le sceptique qui ne voulait pas croire s’est soudain transformé en le plus chaleureux des supporters. Il m’a quitté non seulement complètement convaincu du bien-fondé scientifique de l’idée, mais a fermement exprimé sa confiance dans son succès. (…)

Source: Famous Scientific Illusions par Nikola Tesla (Electrical Experimenter – Février 1919)